L for Love. A for Again an asshole.

Il se passe quelque chose. Quelque chose de grave et de particulièrement inattendu. Du moins pour moi.

 

Mais je m’étais promis de faire durer le temps avant que ça n’arrive.

 

Mais c’est là.

 

Je suis amoureuse.

 

Et si c’était simple, beau et net dans ma tête ça serait bien. Je me sens conne comme une héroïne de Harlequin.

 

Moi en version Harlequin ça donnerait cela:

« Cerise réalisa alors en le voyant s’éloigner sur sa moto noire qu’elle voulait qu’il reste. Non pas qu’il reste pour dormir ou qu’il reste plus longtemps. Non, elle voulait qu’il reste dans sa vie pour toujours. Elle ferma les yeux un moment comprenant ce que son cœur lui criait depuis longtemps mais qu’elle avait toujours voulu éviter d’entendre. Elle l’aimait. Elle l’aimait d’un amour grand, beau et fort. Au milieu de la route, le vrombissement s’évanouissant dans le lointain, Cerise tomba à genoux. Elle éprouvait des doutes vis-à-vis de l’affection que Mr Ananas lui portait. Etait-il du même ordre que le sien ? Voudrait-il la maisonnette fleurie et la petite Sharpey qu’elle avait toujours désiré ? Regardant alors les étoiles brillant dans le ciel, elle en eut la certitude. Mr Ananas l’aimait. Et demain, il se marierait à l’église de la ville et auraient beaucoup d’enfants. Elle pourrait être mère au foyer pendant que Mr Ananas serait le plus gentil banquier de la ville. »

 

STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP !!!!!!!!!!!!!!!!

 

Jamais ça ne se passera comme ca !! Ca va pas non ?!  C’est horrible !!

 

Et pourtant hier, au restaurant, je suis sûr de l’avoir ressentie. Il parlait du match de demi-final et je ne l’écoutais plus aussi attentivement. Mon esprit se détachait petit à petit. Je remarquais chaque détail de son visage qui me plaisait tant. Pas des choses extraordinaires mais juste le dessin de sa bouche, la régularité de ses dents si blanches, les longs cils qui le caractérisaient.

 

Je le dévisageais comme cela depuis un moment en me détachant complètement de ce qu’il me disait. Il me ramena à la réalité.

 

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

 

Il me demanda cela avec un sourire WOW. [Vous le connaissez le « sourire WOW » hein? Mais siiii!]

 

Et c’est à ce moment-là. Ce moment précis. Que je l’ai ressentie.

 

Un petit truc au niveau du cœur qui provoque un regard niais et un sourire quasi-béat de ma part. Je me suis très vite rattrapée.

 

Mais j’y ai repensé toute la soirée. A ce moment là, c’est comme si j’avais voulu lui dire.

 

« Je t’aime. » Ohhh non ! Impossible !

 

Mes échecs amoureux passés m’empêchent de véritablement me comporter comme une fille en couple lorsque je suis avec lui en public.

Je ne le touche pas ou vraiment très peu, je ne le regarde pas avec un regard énamouré, je ne lui donne pas des petits surnoms « chéri, bébé, mon cœur, mon amour… ».

 

Donc bien évidemment, je me suis dit qu’il fallait que nous en parlions tous les deux.

 

Grossière erreur.

 

Ce midi, il finissait de manger et je faisais la vaisselle. Ce que je déteste faire.

 

Et l’air de rien, avec la mine innocente, je lui ai demandé :

 

« Avec ton ex, tu as mis combien de temps avant de lui dire que tu l’aimais ? »

 

« Un peu plus d’un an… »

 

« Ah, j’aurais dis moins…… Tu vois, je me disais… Nous deux, on est plutôt proches. On s’entend bien tout ca. Hein ? »

Des pincettes, les amis, des pincettes…

 

« Ouais… » Il commençait à me regarder plus fixement. Il se leva, pris un torchon et se rapprocha de moi pour essuyer les assiettes.

 

« On s’entend bien, tu m’aimes bien, on se voit souvent, au lit c’est parfait, on se confie beaucoup de choses… Je te plais hein ? »

 

« Autant que je te plais à toi. Mais où veux-tu en venir Cerise ? »

 

« Tu vois au bout d’un certain temps, c’est possible qu’il ai des…sentiments…qui se créent…qu’on ressentent… Toi non ? »

 

« Pourquoi ? Parce que toi oui ? »

 

« Réponds à ma question. »

 

« Je ne peux pas nier que j’ai des sentiments pour toi c’est clair. Mais je ne me sens pas prêt à poser des mots dessus tu comprends ? »

« … »

 

« Tu me demandes si je suis amoureux de toi c’est ça ? »

 

« Nan pas du tout ! »

 

« Ok. Parce que je ne veux pas en parler pour le moment. »

 

 

Fin de la conversation.

 

 

Bilan : On n’est pas dans la merde.