Mademoiselle Mandarine m’a supplié de vous le raconter. Sinon sachez que je ne vous l’aurais sans doute jamais écrit.
J’ai été au concert de Justin Bieber à Bercy.
Voilà, c’est dit.
Pour mon honneur, je tiens à préciser que ce n’était absolument pas parce que j’aimais la musique de ce petit adolescent. Au contraire.
Mais ma petite sœur Corolle, fait partie de cette génération de filles souffrant du virus Bieber.
Et quand je dis « folle » c’est « folle » !
Posters partout dans sa chambre. Musique de lui en boucle dans son Ipod. Twitter addict et avide de la moindre information sur la « vie privée » de ce petit puceau.
« Nan mais tu sais pas touaa ! Il est trooooop beau Justin ! Il est pas troop beau Justin ? Regaaaaarde il s’est coupé la mèche pour la vendre aux enchères au profit d’une association caritative ! Il est trooooop généreux Justin Bieber ! Oh Ptin Oh Ptin !! J’suis amoureuse Ceriiiiise ! Regarde il est troooop beauuu !! Il chante biiien ! Il fait 4 instruments tu savais ?! Nan mais Selena Gomez c’est une pute t’facon ! Il l’aime paaas ! Oh non il vient de twitter qu’il est amoureux d’elle ! Ceriiiiiise j’suis plus belle qu’elle non ? »
Voilà la version light de ce à quoi j’ai droit quand je vais chez mes parents.
La place de concert était à 80€ et ma mère ne voulait pas que ma sœur y aille seule. A 13ans c’était hors de question. Elle avait une réunion et mon autre sœur était en Bac Blanc. Donc qui s’y est collé ?
Cerise.
En passant la chercher à la maison ce soir là, j’ai constaté qu’elle était proche de la crise de nerfs. La raison ? Elle ne trouvait pas ses ballerines mauves ! Elle était habillée en violet de la tête au pied parce que « C’est la couleur préférée de Justiiiiin ! ». J’ai eu beau lui répété qu’il ne verra jamais sa tenue et encore moins la couleur de ses chaussures rien n’y a fait.
Elle a finit pas les trouver et on a pu y aller. Dans le métro, elle ne parlait que de ça !
« Cerise c’est le plus beau jour de ma viiie ! »
Je regardais ma petite sœur : accrochée à son portable tactile, toute en violet, leggins et cheveux en queue haute. Ma mère l’avait laissé mettre du mascara pour la première fois.
« Tu fais quoi ? »
« Je tweet. »
« Tu tweets… »
« Ouais, nan mais laisse tomber ! »
Je me suis sentie vieille.
Dans le Métro à deux stations de Bercy :
« Cerise j’ai un truc à te demander ! C’est une question de vie ou de mort ! Ste’plait dis oui!»
« Je t’écoute. »
Je sentais le truc foireux. Je n’imaginais pas à quel point.
« En fait, avec Audrey et Francesca on aime trooop Justin tu vois ? Et elles y seront aussi ! Mais elles, elles ont pris des places à côtés. Et on s’est arrangé avec la maman d’Audrey pour que je sois avec elle ! »
« C’est-à-dire ? »
« J’échange ma place avec celle de la maman d’Audrey ! Comme ça moi je suis avec elles et toi tu restes avec la maman de Audrey ! »
« Mais je ne l’a connais pas la maman d’Audrey !!! »
« Oui mais elles sont en Catégorie 1 et nous en 2 ! Et je le verrais de près ! S’il-te-plait ! S’il-te-plait ! S’il-te-plait ! S’il-te-plait ! S’il-te-plait ! S’il-te-plait ! S’il-te-plait ! S’il-te-plait ! S’il-te-plait ! »
« Corolle ! Si tu fais ça ça sert à quoi que je vienne ! Hein ! Tu me plantes comme ça ! Je m’en fous de ta maman d’Audrey, de ton Justin et je déteste les concerts ! Tu me traines ici pour voir un p’ti puceau et tu me laisse en plus ! »
« Mais essaye de comprendreuuh ! C’est justiiiiiiiiiiiiiiinn !! »
Inutile de dire que je me suis retrouver au milieu d’une foule à coté d’une maman qui s’était elle aussi faite avoir par son adolescente de fille.
Gros décompte pendant lequel 17.000 jeunes filles sont complètement en transe.
00 :00 Justin Bieber apparait sur scène en « sortant du sol de la scène ». Il est minuscule.
Et à force qu’elle en parle tant, j’avais oublié que c’était un « enfant » ! Véritablement, un gamin.
On atteint un niveau de décibels encore jamais atteint alors.
Imaginez 17.000 filles entre 7 et 15 ans complètement folles. Et encore vous êtes loin de ce que j’ai pu voir.
Tout le concert était un enchainement de clichés tous plus criants les uns des autres.
Justin Bieber dans un cœur en métal avec une guitare acoustique chantant une chanson d’amour (les paroles portaient sur le fait qu’il voulait inviter une fille à un bal de promo… Oui, je sais.). Le cœur est suspendu et se promène au dessus du public. Voyez par vous même.
On a eu droit au : « Je t’aime beaucoup, Paris » avec l’accent de rigueur.
On a eu droit au « Who is single ? Who want to be my baby ? I see lot of beautiful girl tonight ! »
A chacune de ces phrases, inutile de vous dire que les filles devenaient complètement tarées.
Au bout d’une heure de concert, il s’éclipse. (Justin a le droit de faire pipi aussi hein).
Donc ils ont diffusé sur grand écran les vidéos de la tendre enfance de ce jeune garçon. Je n’ai pas bien compris l’intérêt. Mais je devais visiblement être la seule.
Justin Bieber 2ans dans la piscine.
Justin Bieber 3ans et demi tape sur une chaise. (C’était déjà un prodige de la batterie)
Justin Bieber 10 ans en famille à son anniversaire. (Oui il est un enfant comme les autres. Il fête aussi son anniversaire.)
Justin Bieber avec Usher.
Justin Bieber dans la vidéo Youtube qui a révélé au monde entier « son immense talent ». (Corolle me l’expliquera ensuite.)
Bref, donc il revient et c’est reparti pour 45 minutes de mièvrerie. Une fille du public monte sur scène. (Une bonne video remplace beaucoup de mots.)
Il est de nouveau dans une montgolfière suspendu au dessus du public.
Le concert se termine enfin et je rejoins Corolle.
Dans la voiture de ma tante qui avait aussi amené ma cousine, les deux sont comme des folles.
C’est le plus beau jour de leur vie. C’est ce qu’elles répétaient sans arrêt.
Je me souviens aussi qu’à notre époque, on frôlait la folie douce pour nos « idoles ».
Spices Girls. Britney Spears. Billy Crowford. 2be3… Qui d’autres?
Mais je peux vous assurez que ça fiche un petit coup d’avoir vu toutes ses pré-ado et ados.
On se rends compte que malgré tout, on a vécu un p’ti bout de vie.
Bisous,
Cerise
Corolle
octobre 7, 2011Même si Cerise n’a pas raconter le concert comme moi je l’ai perçu, ça m’a fait bien rire de lire la vision d’une autre personne de ce qui a été, l’un des plus beaux jours de ma vie.
BIEBER IS ON FIRE. BUT ACTUALLY, BIEBER IS THE FIRE.
Allez, moi je vais soigner ma Bieber Fever, qui n’est toujours pas guérie.
Kisses on your cheeks.
Corolle.