J’ai énormément du mal à écrire depuis ces derniers temps.
Un peu comme quand je perdais pied dans ma relation avec Mr Goyave et que je ne parvenais pas vraiment à vous tenir au courant.
Tout s’est largement compliqué depuis mon dernier article.
Dans ce dernier j’essayais de traduire au mieux ce que je ressentais perpétuellement.
C’est-à-dire, que je tombais amoureuse de Mr Muscade mais je ne pouvais pas séparer mon esprit de Mr Ananas. Pour la simple raison que ma relation avec Mr Muscade était né de l’échec de ma relation avec Mr Ananas.
Parfois, Mr Muscade parvenait à me faire oublier Mr Ananas pendant une journée entière et je me rapprochais tout à fait de lui. Pendant ces parenthèses où plus rien ne comptais, je me disais que j’étais vraiment heureuse avec un homme qui tombait amoureux de moi.
Je ne pouvais plus me le cacher.
Je savais que Mr Muscade était amoureux de moi. Il me l’a dit un soir après la visite d’une exposition tous les deux.
Je m’étais senti extraordinairement bien. Mais en même temps, je me rendais compte que si je ressentais beaucoup de choses pour lui, je n’étais pas encore au stade de pouvoir lui dire « je t’aime » sans avoir l’impression de tromper de nouveau Mr Ananas.
En début janvier, soit près d’un mois après ma rupture, Mr Ananas me recontacte.
Il s’excuse. Platement. Avec de tels accents de sincérité qui je n’arrivais pas à ne pas le croire.
En le revoyant un soir dans un café, j’ai ressentis de nouveau ce mouvement au niveau du cœur. L’infime sursaut qui nous prouve qu’on partage vraiment un lien avec la personne. Comme si mon corps l’avait reconnu.
Il me demandait une seconde chance.
« Laisse-moi te prouver que je suis l’homme de ta vie. »
Je lui dit que je ne voulais plus de lui. Mais il ne s’est pas découragé. Il a tenté par tous les moyens de me contacter, de me voir. Juste pour discuter. Comme avant.
Comme lorsque notre relation était toute neuve et que je ne l’a voulait que platonique.
Bien évidemment, Mr Muscade et moi continuons à nous voir.
Et c’est là que tout s’est compliqué.
J’étais avec Mr Muscade désormais. Il était amoureux de moi et je n’étais vraiment pas loin de l’être aussi de lui. Mais mes sentiments avec Mr Ananas étaient loin d’être taris. Au contraire, plus je le voyais, plus mon amour pour lui se démultipliais.
Alors un soir, quand il s’est approché de moi très lentement, je l’ai laissé faire. On s’est embrassé.
Je trompais Mr Muscade avec Mr Ananas.
L’inverse d’il y a deux mois.
Je savais qu’à partir de ce moment, je devrais faire un choix. Mais j’en étais incapable. J’étais complètement paralysée.
Plus je me posais la question, moins je savais.
Aucun des deux ne savait qu’il y avait quelqu’un d’autre.
J’étais tellement différente avec l’un ou l’autre. C’est comme devoir choisir l’un des facettes de ma personnalité.
Un soir, dans le lit de Mr Muscade, je fis une crise de larmes. Impossible de m’arrêter.
La situation me submergeait. Et de plus, je ne pouvais pas lui expliquer ce qu’il se passait.
Ce qu’il se passait, c’est que j’étais terriblement amoureuse des deux.
Et mon mal-être que percevait peut être un peu plus Mr Muscade, le faisait souffrir parce qu’il ne comprenait pas. Bien sûr, j’ai tenté de lui dire que je ne digérais pas ma rupture avec Mr Ananas mais c’était tellement plus que cela…
Qu’auriez-vous fait à ma place ?
J’ai dû choisir. Sur des critères qui n’en étaient pas. Avec la peur au ventre de ne pas faire le bon choix. Je ne parvenais même plus à regardais l’un ou l’autre dans les yeux.
Mr Muscade m’avait dit qu’il ne fêtait pas la St Valentin parce qu’il trouvait cela un peu surfait. Et Mr Ananas n’en était pas fan non plus, mais pour me faire plaisir (sans que je ne lui demande quoique ce soit) m’invita au restaurant.
Ce soir là, je dînais avec lui dans un restaurant italien situé au cœur d’un bois en région parisienne. Le restaurant, tout en véranda, nous laissais admirer une jolie clairière. Dîner aux chandelles. J’étais sous le charme.
Le lendemain matin, on sonnait à ma porte. Je me levais rapidement pour ouvrir, en jetant un coup d’œil au miroir pour vérifier mes cheveux et mon visage.
C’était Mr Ananas et un ami à lui qui portait un énorme paquet.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? »
« Tu le vois bien ! Une télé ! Tu n’en a pas, je me suis dit que ça te ferait plaisir… Joyeux Saint Valentin Cerise ! »
J’étais choquée. Je ne savais plus quoi dire.
« Mais elle est gigantesque ! »
« Je t’aime aussi grand que cela. Et bien plus encore»
Je lui sautais au cou avant d’aller me laver à la salle de bain. Sous le jet d’eau chaude, je pris mon visage entre mes mains. Tout allait trop vite.
Tout se compliquait. La nécessité de faire un choix devenait plus qu’urgente. Ca ne pouvait pas durer éternellement comme cela.
Je sortis de la douche et fis un signe à Mr Ananas.
« Il faut que je te parle. »
Il laissa son ami dans le salon et me suivis dans ma chambre.
« Oui ? »
« Voilà, Ananas, je… »
« Attends avant que tu dises quoique ce soit. Cette télé, ce n’est pas pour t’acheter. Je sais ce que tu as vécu avec Mr Goyave. Je te l’offre parce que je t’aime… »
« Je… »
« Laisse-moi finir ! Cerise, je me rends vraiment compte que je m’étais pas vraiment lâcher dans notre relation avant et que maintenant c’est le cas. Je t’aime et je me sens si bien avec toi que parfois ça me fait peur. Je ne veux pas me tromper en me disant que tu es celle que j’ai toujours attendue. Parce que c’est mon ressenti. Tu es celle que j’ai toujours attendue. Je te veux et je ferais tout pour te rendre heureuse le temps que tu voudras bien être avec moi. »
Silence.
« Maintenant… Dis-moi ce que tu voulais me dire… »
J’aurais voulu être forte comme dans les films. J’aurais voulu pouvoir résister. Mais ce ne fut pas le cas. J’avançais vers lui et il me prit dans ses bras. Parce que j’en mourrais d’envie. Parce que je l’aimais.
Le soir, j’avais rendez-vous avec Mr Muscade. Pour passer simplement la soirée ensemble.
J’angoissais. Je devais lui dire. Lui dire qu’il y avait de nouveau Mr Ananas. Ou lui épargner cette souffrance et rompre. Mon cœur battait la chamade.
Dans le métro, je reçois un texto de lui : « Hâte de te voir ma Cerise. »
L’espace d’un instant, j’ai voulu rester encore dans cette situation. L’instant qui suivit, je voulu rompre avec Mr Ananas pour tenter cette chance avec Mr Muscade.
J’ouvre la porte de chez lui avec les clefs qu’il m’a données de son appartement.
« C’est moi. »
Je rentre et vois la totalité de son appartement illuminé par des bougies parfumés à la vanille. Il y en a une dizaine. Il est au milieu du salon, avec cet air timide qui me fait tellement craquer chez lui.
Sur le guéridon en face de lui, il y a une bouteille de vin blanc. Je suis sûr que c’est mon préféré. J’ai envie de pleurer et en même temps de rire aux éclats.
« Ça te plait ? »
« Mais tu m’avais dit que tu ne fêtais pas la St Valentin ! »
« Ça avait l’air de te tenir à cœur… Qu’est-ce que je ne ferais pas pour toi… »
Pitié tuez-moi.
Je lui saute dans les bras en le serrant contre moi. Emprunt à une grande panique.
Il se détache de moi, m’embrasse furtivement et se dirige vers l’armoire derrière lui. Il en sort un paquet cadeau.
« Joyeuse Saint Valentin ! »
Il me tant un paquet rectangulaire. Je l’ouvre en tremblant.
Je lui répète qu’il ne fallait pas, que moi je ne lui avais rien acheté…
C’est un carnet d’écriture en cuir relié vert émeraude sur lequel est gravée l’écriture de Scott Fitzgerald en lettres dorées. On l’avait vu au BHV ensemble le mois dernier. Je n’avais pas craqué à cause de son prix. Et maintenant, je l’avais.
En l’ouvrant, une enveloppe en glisse. Je tremble en la ramassant en essayant de garder un air sincèrement joyeux.
Je l’ouvre…
« Deux places pour le concert de Raphael Saadiq le 14 mars à la Cigale ! »
On adore tous les deux ce chanteur.
Je le prends de nouveau dans mes bras.
Je voudrais ne jamais le quitter.
Je voudrais que tout soit plus facile.
En le serrant contre moi, je voudrais le convaincre de tout l’amour que j’ai pour lui. Je voudrais que cette nuit ne finisse jamais.
Je voudrais qu’il me déteste et qu’il ne m’oblige pas à faire ce choix.
Il se détache de moi lentement :
« Tu es sûre que ça va chérie ? »
« Oui… Oui, tout va bien. Ne t’inquiète pas. »
Pas ce soir. Juste ce soir, je voudrais que tout soit simple. Je voudrais ne pas avoir la vie que j’ai.
Ce soir-là, quand il me fit l’amour je donnais le maximum de moi. Son regard bleu était tellement intense quand il me regardait que j’ai fait le souhait que la solution m’apparaisse limpide le lendemain.
Il s’est endormi avant moi. En me serrant contre lui.
Quand il fut tout à fait endormi, je me levais et toute nue, allait à la salle de bain.
Je pleurais toute les larmes de mon corps.
Le lendemain, aucune solution limpide apparue. La vie n’est pas un conte de fée.
Quelques jours après, le dimanche soir, je lui dis que mon ex m’avait recontacté. Et que cela semait le trouble en moi. Qu’il fallait qu’on est une conversation tous les deux.
Il avait compris. Très vite. Trop vite.
« On se parlera lundi soir. » m’envoya t’il comme texto.
Le lundi matin, en cours, il ne m’embrassa pas. J’étais une véritable boule de nerfs. Je sentais que je pouvais exploser en larmes à n’importe quel moment.
Mon choix était pris.
Mais je ne savais toujours pas si c’était le bon.
Choisir entre une relation de deux ans et une relation de quatre mois. Les deux vous apportant tout autant mais de manières différentes.
Qu’auriez-vous fait à ma place ?
En plein cours de la matinée, il se lève, prends son sac et pars.
« Ou est-ce que tu vas ? » lui envoyais-je.
« Je ne peux pas rester là. Je ne supporte plus rien. Je rentre chez moi. On se voit ce soir. »
Je me concentrais pour ne pas pleurer.
Encore cette envie de changer d’avis.
Le soir, à 17h, je fis le trajet jusque chez lui la musique au volume assourdissant dans les oreilles.
Pour m’empêcher de penser.
« Je suis en bas de chez toi. » lui envoyais-je en ouvrant la porte cochère.
« Je n’ai pas envie d’avoir cette conversation, Cerise. Je sais ce qu’elle veut dire. »
Je montais marche par marche les quatre étages en colimaçon de son immeuble. Je priais pour que quelque chose arrive. Pour que quelque chose m’empêche de faire ce choix.
J’ouvre la porte d’entrée et le vois assis sur son canapé, les yeux rivés vers moi.
Ce que j’ai vu dans ses yeux bleus ce soir-là, je voudrais ne jamais plus le revoir. De la tristesse. Véritablement.
« Tu es venu pour rompre ? »
« Oui. »
Sincèrement qu’auriez-vous fait à ma place ?
Mllechoco
février 13, 2016A ta place, j’aurais choisi Ananas, je lui aurais laissé une chance d’etre l’homme de ma vie, c’est rare les gars qui reviennent vers toi pour faire une declaration d’amour et des excuses sincères
Stella
avril 25, 2012Je suis tellement ravie de te relire ! Je suis venue par hasard parce que ta plume me manquais et je ne suis pas déçue ! Tu arrives toujours à me faire ressentir que ma pauvre vie de célib est nulle ^^ Je pense vraiment que seul le temps nous dira si ta décision a été la bonne mais qu’il y aura toujours ce terrible ‘Et si j’avais choisi Muscade?’ qui résonnera dans ta tête ,quand tu seras seule, que tu te seras disputée avec Ananas ou que tu reverras Muscade…Courage Cerise
Mlle Cerise
avril 26, 2012Comme tu as pu le lire plus loin, j’ai fini par choisir de nouveau Mr Muscade…
Espérons que j’ai fait le bon choix n’est-ce pas? Ravie de te voir de nouveau là !
Bisous,
Cerise
Laura
mars 1, 2012Moi j’aurai fait le même choix que toi, tout simplement parce que cette situation m’est arrivée, exactement la même. Et si ça peut te rassurer, j’ai complètement coupé les ponts avec le numéro 2 (appelons le comme ça), et je file le parfait amour avec le « numéro 1 » depuis maintenant deux ans. En revanche, je précise tout de même lui avoir avoué pour l’autre. Ca a été horrible, il reste encore trop souvent méfiants, mais je sais que j’ai bien fait. Bon courage Cerise 🙂
Spokrine
février 29, 2012Je pense que comparer en terme de temps n’est pas vraiment la bonne solution. Mieux vaut passer 4 mois extraordinaires que 2 ans de ruptures et de réconciliation. Après, tu as fait ton choix, il faut le respecter. Mais il faut aussi que tu sois sûre de pouvoir l’assumer : est-ce que finalement, ce retour avec Ananas n’est pas un retour en arrière, avec tout ce que ça implique ? Peut-être que, tout simplement, tu n’étais pas encore prête pour une nouvelle relation.
archi
février 28, 2012Choisir celui qui te faisais passer après FIFA au lieu de celui qui te faisais passer la 1ère. Je ne vois pas du tout où est le mauvais choix…
Ah d’accord je viens de comprendre, une télé coute plus cher qu’un carnet a $30. Tout s’explique.
Désolé, c’était le commentaire effectivement hargneux d’un mâle frustré des décisions féminines quant aux garçons qu’elles choisissent.
Khap
mars 4, 2012« Choisir celui qui te faisais passer après FIFA au lieu de celui qui te faisais passer la 1ère. Je ne vois pas du tout où est le mauvais choix… »
Ce n’est pas si obscur ou malsain que tu sembles le croire.
Tu dois simplement comprendre qu’une femme recherche avant tout une forme d’indépendance chez un homme. Les (trop) gentils garçons dérivent de ça leur l’interprétation biaisée et bien connue « les femmes préfèrent les salauds ».
Il n’y a rien de plus normal que préférer quelqu’un qui a une vie remplie, et quoi choisit de t’y faire une place, plutôt qu’un autre dont tu vas devoir compenser le vide existentiel.
Une femme peut très bien aimer sincèrement un homme qui la douche d’attentions permanentes, mais au fond elle sait parfaitement ce qui aurait un meilleur effet.
Guenky
février 27, 2012Comme a dit Khap… Tu as fait un choix des lors que tu as retrouve Ananas Ticot au café…
bettina
février 27, 2012Sans connaître réellement les « personnages » et à première vue, ce n’est pas non plus le choix que j’aurai fait.
M’enfin, finalement tu n’as pas à nous demander notre avis, c’est de toi dont il s’agit.
Khap
février 27, 2012J’ai su à quoi m’attendre en lisant « En le revoyant un soir dans un café ».
Je n’ai jamais compris cette facilité avec laquelle les femmes se laissent convaincre de revoir leurs ex « en copains », ce qui, soyons honnêtes, ne trompe personne. À ta place, c’est donc ça que je n’aurais pas fait.
Ou alors sans ignorer ce dans quoi je me fourrais, et c’est plutôt ça n’est-ce pas ?
gtu
février 27, 2012C’est moi Gtu, moi aussi j’ai décidé de venir te faire un coucou sur ton blog !
Mlle Cerise
février 27, 2012Ravie !
Bisous,
Cerise