Je suis de retour de vacances en famille et je me sens reposée.
Quoi de plus banal me direz-vous, de se reposer quand on part au vert en famille ? Je peux vous assurer que ce n’était pas gagné.
Première séparation d’une dizaine de jours avec Mr Muscade. J’étais persuadée que je le vivrai bien. Ce ne fut pas exactement le cas.
Depuis que nous sommes ensemble, Mr Muscade et moi, sommes véritablement fusionnels. On n’habite pas ensemble mais c’est tout comme. On est constamment l’un avec l’autre et nous nous consultons pour un oui ou un non.
Au début, bien évidemment, j’avais beaucoup de mal. Je n’avais jamais connu ça dans une relation, moi qui ai toujours été particulièrement distante réservée avec mes ex. Mais avec Mr Muscade, ce fut une véritable immersion. Un puits dans lequel j’ai accepté de me jeter la tête la première parce qu’il me demandait de lui faire confiance. Que je ne me ferais pas mal.
Je ne partais que Lundi, donc je l’ai embrassé encore toute endormie, le Mercredi matin sur le pas de la porte.
Je ne réalisais pas vraiment et je me croyais suffisamment forte pour ne rien ressentir.
Ce n’est pas dix jours l’un sans l’autre qui allaient me faire agoniser !
Mais partir en famille et rejoindre des potes pour une garden party censée durer 3 jours, ce n’est pas pareil. Pas pareil, du tout.
Je suis rentrée dans le dilemme de la copine qui envoie mille texto à l’heure ou celle qui reste à l’écart/respecte l’indépendance/se contente d’un demi-texto par jour.
J’essayais de ne pas penser qu’il était dans ce genre de soirées où l’alcool coule à flot et où les sous-vêtements disparaissent aussi vite que la pudeur.
Un texto avant de dormir en me disant qu’à mon réveil, je sourirai devant sa réponse que je savais tardive.
Le matin, rien. Ne nous affolons pas. Il n’est pas entre les cuisses d’une grande blonde gymnaste.
Il n’a plus de batterie. C’est forcément ça.
Midi, toujours rien. . Je renvoie un texto, j’ai le droit. J’essaye d’être drôle : « Tu fais un coma éthylique ? ». Aigre-doux mon humour vous constaterez.
14h : toujours rien. Bon. Ne pas visualiser Mr Muscade endormi nu contre une grande brune mannequin photo. Je l’appelle. Une fois. J’envoie un texto : « Tu ne réponds pas… Je m’inquiète…. »
Et non pas : « Qu’est-ce que tu fais ?! Je suis sûre que tu as bu comme un trou ! Y’avais forcément des filles et tu m’as déjà remplacé au pied levé c’est sûr et certain ! Je te préviens Mr Muscade, je ne suis pas de celle qu’on trompe ! Réponds-moi IMMEDIATEMENT ! »
Ce n’est pas l’envie qui m’a manqué.
A 15h30, mon téléphone sonne. Je n’ai jamais couru aussi vite pour l’attraper.
« Oh mais désolée ma chérie… Je me suis réveillé tard, je n’ai pas du tout regardé mon portable. Après le petit déj’, on est parti se balader dans Vannes… Ensuite, on a mangé et c’est là que j’ai vu tes texto. Tu vas bien toi ? »
« C’est qui ‘’on’’ ? »
« Moi, mon pote chez qui je suis et un ami à lui. »
Respire par le nez. Expire par la bouche. Relax.
Et je pense qu’il a ressenti mon besoin de lui. Pour la première fois, il s’est senti surveillé, emprisonné, étouffé. Ce n’était même pas mon intention. Je pense que c’est malgré moi.
Les premiers jours en Alsace passent mais je ne profite pas. Je suis constamment sur le qui-vive. Il m’obsède. Je sens que je perds pied mais je ne peux absolument pas lutter contre ça.
Un soir, on se téléphone et il me dit ce qu’il a sur le cœur.
« Je voudrais qu’on ralentisse. Nous deux… »
Je n’ai jamais été aussi choquée de ma vie. Une vraie gifle.
« C’est-à-dire ? Pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? »
J’attendais le fameux et classique « ce n’est pas toi, c’est moi. ».
Il ne vint pas.
« Tout va peut-être un peu trop vite. J’ai l’impression d’être immergé depuis des mois et de boire la tasse pour la première fois… J’ai besoin de remonter à la surface pour replonger de plus belle ensuite… »
Je n’arrivais même pas à parler.
Il voulait ralentir. Revenir à mon type de relation passée. Il avait besoin d’espace.
C’est la première fois que j’entends un homme me dire ça.
« J’ai peur Cerise… Peur de nous. Peut-être peur de me donner un peu trop. De miser tout mon cœur sur la même fille. J’ai besoin de ce recul. »
Silence au bout de la ligne. Je refuse qu’il m’entende pleurer. Je me sens bête. Ridicule.
Enervée contre moi-même d’avoir céder à cette fusion.
Enervée contre lui de m’y avoir entrainée pour me lâcher ensuite.
« Tu comprends.. ? J’ai du mal à t’expliquer clairement… »
« J’ai compris. Tu aurais dû me le dire beaucoup plus tôt. Quand tu l’as ressenti. Et pas quand tu es en vacances avec tes amis, au téléphone. Maintenant, j’ai juste besoin de réapprendre à me gérer et gérer ma manière d’être en couple. Je sais faire ; être plus distante. Seulement, là, c’est toi qui donne le rythme. Ne me le reproche pas ensuite. »
Je rentrais Lundi soir suivant et lui repartais pour une semaine de camping entre amis le Mardi dans la matinée.
J’ai préféré ne pas le voir.
Certes, cela rallongeait d’une semaine encore. Mais j’avais besoin d’une coupure franche. Que la distance que l’on prendrait tous les deux dans notre relation, débute dès à présent.
Je suis de retour sur Paris. Entre les entretiens et le shopping.
On s’écrit une ou deux fois par jour. Et encore.
Je ne boude pas, je me suis juste reblindée.
Comme un escargot qui rentre dans sa maison après être resté trop longtemps dehors.
Je me protège. Une fois de plus.
En Septembre, nous partons en vacances ensemble.
Porto au Portugal. Sheraton.
Formule Spa a volonté et suite Deluxe.
Voilà une chose qui me fera véritablement du bien. Retrouver un peu de glamour avant l’année qui commence.
Oui, je suis de nouveau au régime pour être parfaite sur la plage. Deux semaines de diet. Ca ne peut que me faire du bien.
Au fait… Ravie de vous retrouver !
Yod
août 19, 2012Cerise ne t’inquiètes donc pas ainsi : une grande blonde, ça existe, une blonde gymnaste, c’est encore possible, mais une grande gymnaste… je te mets au défis d’en trouver une
=> probabilité qu’il se retrouve avec une grande blonde gymnaste = zéro (et c’est encore trop)