Et j’ai grandi…

Je me souviens qu’étant petite, je rêvais de plein de choses.

Je restais à ma fenêtre (qui donnait sur le pavillon d’en face) en fixant le ciel en me demandant comment cela serait quand je serai « grande ».

Je savais bien que je ne serai pas comme ces poupées de porcelaine que je collectionnais mais je ne savais pas à quoi je ressemblerai.

Je me voyais maitresse d’école ou star de la chanson.

Je ne me posais pas trop de question sur les « garçons » parce que de toute manière, ils étaient « bêtes ».

 

Et puis j’ai grandi, je suis devenu une adolescente.

Avec son acné et ses échecs vestimentaires.

Mes lectures étaient divisées entre les Harlequin et Harry Potter, que je dissimulais sous un classeur lorsque ma mère rentrait dans ma chambre sans prévenir.

Les posters ont remplacés les poupées de collections.

Et les garçons, bien qu’ils soient toujours aussi bêtes, suscitaient chez moi, un intérêt tout particulier.

Mais l’adolescence s’est avérée très difficile, entre le rejet par les autres et le questionnement interne.

 

Et puis j’ai grandi, je suis devenu une grande adolescente.

Avec l’internat et le Bac à passer.

J’ai changé mes lectures pour des choses plus sérieuses et j’ai eu mon premier copain. Et quel copain !

Mon style vestimentaire s’est affirmé malgré l’uniforme. J’ai découvert le maquillage et le lisseur à cheveux.

Et j’ai laissé tomber mes rêves de petites filles.

 

A présent.

Je donne des cours de soutien scolaire et je chante dans une chorale.

J’ai eu d’autres copains et d’autres questionnements.

Ma chambre déborde de maquillage et d’accessoires pour cheveux mais ma mère ne peut plus y surgir sans prévenir parce que je n’habite plus avec elle.

Et les garçons ne sont plus tous aussi bêtes.

D’ailleurs, je suis même amoureuse de l’un d’eux.

C’est long mais ça finit par arriver : Etre une grande. En rêvant de redevenir une petite fille.

 

 

• Ce que j’écoute en vous écrivant : Les demoiselles de Rochefort – Les rencontres