Un petit pas devant un autre (2/2)

 

Je suis devant la télé en regardant Love Actually pour vous écrire la suite de mon article.

J’aime tellement ce film. Je ne sais pas si c’est parce qu’il est anglais mais je le trouve mieux fait que toutes les comédies romantiques opéras américaines. Et ça me donne de l’espoir pour la suite de mon histoire personnelle.

 

Le lundi dans la journée, je trépignais sur ma chaise au travail parce que je savais que je le revoyais le soir. Même si je m’efforçais de rester le plus calme possible, mon amour pour lui et donc mon envie de le voir était toujours plus forte.

Nous avions convenu que nous nous échangions les cadeaux ce soir-là, car il passait Noël chez ses grands-parents en Bretagne. Ainsi, j’avais soigneusement emballé mon cadeau qui l’attendait au salon.

 

« Je n’ai pas encore reçu les tiens ma chérie… J’ai fait plusieurs cadeaux, plutôt qu’un gros. Donc je n’ai qu’une seule partie … Ça m’énerve… On peut attendre le nouvel an pour se les échanger… »

« Hors de question. »

Je suis hyper impatiente en ce qui concerne Noël. Tant pour les recevoir que pour les offrir. J’avais envie de voir sa tête lorsqu’il découvrirait le cadeau que j’ai mis tant de temps à payer pour lui faire plaisir.

Et puis, n’êtes-vous pas d’accord avec moi qu’il vaut mieux la moitié que pas du tout.

 

Le soir, lorsque nous nous sommes retrouvés à Saint Michel, je me suis retenu pour lui sauter dans les bras. Le manque de lui et aussi nos petits messages échangés durant le week-end, m’avait fait beaucoup de bien. Et visiblement à lui aussi. Mais je devais quand même garder un peu de réserve.

 

Et après avoir commandé japonais, j’ai déclaré :

« C’est le moment des cadeaux ! »

Il éclate de rire. Je vais dans la chambre et bondis sur le lit avant de m’y asseoir. Il s’assoit sur le rebord et me regarde en souriant.

Je lui tends son paquet emballé en doré sur lequel j’avais écrit « Joyeux Noël mon amour ».

 

Il le prend, le soupèse…

« Il est un peu lourd hein… »

Je souris pour l’inciter à l’ouvrir.

Il déchire le papier et reste figé devant le cadeau.

La PS VITA. Et un jeu en supplément : Assassin’s Creed III : Liberation.

Pour ceux à qui comme moi, ça ne parle pas beaucoup, c’est la console de ses rêves. Il a failli l’acheter douze fois mais vu son prix, et sa situation professionnelle, il y renonçait à chaque fois.

 

Je l’aime. Je lui ai offert. Quitte à serrer mon budget cosmétique ce mois-ci et les mois-suivants.

Il était choqué. Je savais comment il réagirait. Et ça n’a pas manqué.

 

« Tu n’aurais pas dû ! Elle coûte vraiment cher… C’est beaucoup trop ! »

« Mais non… Je sais que tu en rêvais. Je t’aime. Joyeux Noël ! »

« Oh non… »

Il tenait le paquet dans ses mains avec un air extrêmement gêné.

« Ça te plait pas on dirait ! » le provoquais-je.

« Si au contraire ! Mais je ne mérite pas… Et certainement pas ces derniers-temps. Je n’ai pas été un copain exemplaire… Et toi… »

Ça je ne lui fait pas dire…. Mais je l’embrasse pour couper court à ses mots.

« C’est Noël mon amour. Je crois en nous. D’accord ? »

Il me regarde dans les yeux, son paquet dans les mains… Et m’embrasse de nouveau.

« Merci. »

Il ne m’en fallait pas plus.

 

J’ai moi-même ouvert mes cadeaux. Les deux premiers qui étaient arrivés.

Un CD de Raphael Saadiq que j’adore. Et une jolie panoplie Fragonard.

J’aime vraiment beaucoup ce parfumeur. Et je fus très bien gâtée aussi.

Un lait pour le corps et un gel douche à la vanille.

Un parfum avec sa petite pochette et son petit miroir.

Et une eau d’oreiller. Magnifique. J’avais toujours voulu en acheter sans vraiment y penser.

Désormais, je ferais mes nuits enveloppée dans une brume parfumé et délicate.

Je suis plus que ravie.

 

Cette nuit-là, dans le noir de la chambre, je l’entendais me chuchoter :

« Merci beaucoup Cerise… »

Je lui caresse la joue.

« Tu n’as plus qu’à cartonner demain en entretien… »

« J’ai la trouille. Je te le cache pas. »

« Tu es le meilleur. »

C’est la phrase qu’il me disait avant chacun de mes entretiens. Et Dieu sait qu’il y en a eu.

 

Toute la journée du lendemain, j’étais sur des charbons ardents. Je faisais en sorte de ne pas lui communiquer mon stress car il était déjà assez anxieux pour deux.

Un texto de lui : « Je suis dans la salle d’attente. Le directeur et ta mère vont me recevoir. »

Il n’avait jamais vraiment parlé à ma mère. Et cela le stressait d’autant plus. Et moi aussi.

 

Près de 40 minutes, plus tard, mon téléphone sonne.

Je décroche en toute hâte :

« J’AI LE POSTE ! »

« Oh mon dieu ! C’est vrai ?! »

Je m’éclipse de l’open-space et bondis devant la machine à café. J’étais plus qu’heureuse.

« Ta maman était vraiment belle et très classe en turquoise. Son patron vraiment gentil et très à l’écoute. Ils m’ont donné le poste immédiatement à la fin de l’entretien ! Et si tu savais le salaire ! Un truc de dingue ! »

 

Je gesticulais dans tous les sens.

Le regard des collègues passant à côté de moi, m’importait peu. Mon Muscade avait de nouveau un travail et serais un peu plus apaisé.

Donc, sans doute, plus attentif à notre couple.

« Tu commences quand ? »

« Le 2 janvier ! »

Il me donna encore quelques petits détails et raccrocha. Quelques minutes après je reçus un nouveau texto : « Merci pour tout… Je t’aime. »

Pour une fois, depuis longtemps, je l’ai senti vraiment sincère.

 

Il est parti en Bretagne. A Brest.

Nous passerons le nouvel an ensemble. Il m’a dit vouloir changer d’année uniquement dans mes bras…

Il m’écrit très régulièrement et non seulement je ne sens plus calme psychologiquement, moins apeuré mais aussi, plus amoureux.

Est-ce que je l’ai rassuré un peu avec mes actes ou mes paroles ? C’est sûr que juste le temps nous le dira.

 

Mais pour l’instant, je souris. De nouveau.

 

• Ce que j’écoute en vous écrivant : Well done – Jeremy Passion