A un vernis du bonheur !

 

Demandez à Mr Muscade ce qui le sidère le plus chez moi et il vous répondra :

« Tu as vraiment besoin de tous ces vernis?! Tu n’as que dix doigts Cerise! Dix petits ongles ! »

 

Dans ce cas-là, je préfère ne rien répondre.

Parce que je sais que ma collection de vernis commence à prendre des proportions impressionnantes.

 

Mais j’aime ça. Que dis-je? J’adore ça.

Et puis, vaut mieux ça que des bonbons n’est-ce pas?

Mes vernis. Mes petits amours.

 

Lorsque j’étais petite, j’étais fascinée par les vernis de ma mère. Je trouvais mes ongles tellement insipides lorsqu’ils étaient tous nus ! Mais mon père, qui a des principes, m’avait interdit d’en mettre. Jusqu’à mes 14 ans.

Ainsi, j’avais droit aux vernis « qui brillent ». Ceux de mon âge. A savoir un top coat frustrant, un beige pâle et un rose mignon. Et c’est tout.

 

Et j’enviais mes copines au collège, qui avaient des vernis tous plus colorés les uns que les autres.

Avec le recul, je me dis que leur choix de couleur était assez douteux.

 

Mon premier Chanel. Le lotus rouge.

Le saint graal en quelque sorte.

22€ de rêves au bout de chaque doigt.

 

Ensuite, il y a eu Mr Goyave. Et ses exigences.

Jamais un de mes ongles ne devaient être écaillés.

Jamais je ne devais porter plus d’une semaine la même couleur.

Dans le cas contraire, il piquait des colères sans précédents s’il ne  voyait pas mes ongles parfaitement manucurés. Ça lui est même arrivé de m’humilier pour cela.

C’était donc devenu pratiquement obsessionnel pour moi. Il en allait un peu de la sérénité de mon couple.

 

 

Aujourd’hui,  je peux dire que mon étagère à vernis raconte un peu mon histoire.

 

Mes vernis de consolation : ceux que j’achète quand ça ne va pas. Les plus nombreux.

 

Mes vernis de bonne humeur : ce que j’achète parce qu’il fait beau, parce que j’ai perdu 1 kilo, parce que j’ai eu ma paie, parce que je fais du shopping entre copines…

 

Mes vernis de « je-ne-sais-pas-pourquoi-je-te-prends-mais-qu’est-ce-que-tu-es-joliiii! »

 

Et puis les autres. Ceux que l’on m’a offerts. Ceux dont je ne me souviens même pas. Parce qu’il y a les fétiches, les exceptionnels et les autres.

 

 

Quand j’étais petite, en sortant de l’école, je passais devant la boulangerie, je demandais a ma mère une pâtisserie quelle m’offrait quand le cœur lui en disait.

Mes vernis, ce sont les pâtisseries que je m’offre quand le cœur m’en dit.

 Parce que j’ai grandi.

 

• Ce que j’écoute en vous écrivant : Ennio Morricone – Conmigo