Cette sensation que l’on a sous alcool.
Un peu avant d’être ivre.
Quand rien n’est plus grave et que la vie semble facile.
Cette sensation-là, je l’adore.
Je l’avais presque oublié parce que cela fait maintenant un bon moment que je n’étais pas sorti. Mes soirées sont assez courtes et se résument bien souvent à un cocktail et un dîner.
Mardi soir, la soirée chez Guerlain a eue lieu et j’ai renoué avec cette insouciance que j’avais presque mis de côté.
My Little Paris avait envoyé à ses abonnées un mail proposant une soirée pour le lancement du nouveau parfum Guerlain. Les places étaient limitées et seules les premières à appeler seraient invitées. Immédiatement en recevant ce mail, j’envoie un sms groupés à Mandarine, Airelle et Framboise pour leur dire que je les incluais dans le plan.
La ligne sonne occupée mais ce n’est pas pour me décourager. Je ne lâche rien et appelle sans relâche. Au bout du huitième essai, c’est la bonne.
Mais je ne peux inviter qu’une seule personne. Je raccroche et réessaye de nouveau en me faisant passer pour Airelle. Mais je n’ai pas eu deux fois la même chance. Le standard est blindé et lorsqu’Airelle a appelé durant son heure de pause, on lui a appris que l’évènement était complet.
J’irai donc avec Mlle Mandarine.
Le dress-code imposé était bien évidemment, une petite robe noire.
L’angoisse débutait.
Mon article sur le régime a dû vous faire comprendre que j’avais pris quelque kilos qui désormais m’empêchaient de mettre les deux robes noires de ma penderie. Mon Samedi soir, s’est donc déroulé à errer de boutique en boutique. Figurez-vous qu’une petite robe noire n’est pas si simple à trouver.
J’ai finalement craqué pour une simple robe patineuse que j’accessoiriserai avec des larges boucles dorées et des escarpins bleu-canard.
Piquant, sexy et un brin coloré. Du Cerise pur jus.
Mlle Mandarine et moi nous sommes rejoints à 19h30 à la Station Miromesnil avant de faire le trajet ensemble. En talons et emmitouflés dans nos manteau, nous avancions vers la boutique de Rue de Passy. Deux filles devant nous essayaient de négocier avec le vigile pour rentrer sans invitation.
Je rangeais mon sourire lorsque le vigile leur dit que c’était impossible.
Une fois à l’intérieur, le choc : pas de vestiaires, pas de porte-manteau, rien. Toutes les filles étaient emmitouflées dans leur écharpe, leur lourd it-bag dans une main, leur coupe de champagne maladroitement dans une autre.
La soirée allait-elle se dérouler comme ça ? Nous hésitions déjà à partir lorsqu’un serveur est passé avec des coupes de champagne.
« On en prends deux et on part. »
Et puis 1/4 des filles sont partis.
L’atmosphère était moins saturée. Et le champagne rosé aidant, nous avons pris les devants comme une dizaine de filles. On a posé nos sacs à-même le sol, nos manteaux et écharpes dessus. C’était bien mieux ainsi.
Mon régime étant assez drastique, je ne mange plus que des légumes. Les coupes de champagne ont très vite fait leur effet. Je me sentais bien.
J’oubliais tous les problèmes que j’ai en ce moment avec Mr Muscade (je vous en parlerai quand j’en aurais la force).
Rien n’importait plus que le moment présent et le Mercier rosé à volonté.
Le volume de la musique augmentait et nous dansions au milieu de toutes les autres filles. Aux alentours de 22h30, comme dans une boum pour jeunes filles, nous avons décidés de partir pour trouver un restaurant où se nourrir.
Saisies par l’air frais de Paris, ce sentiment de liberté devint plus fort. Nous trépignons de s’amuser, d’oublier, de rire et de crier.
Dans la rue de Passy, nous nous sommes assis sur la devanture de Gérard Darel pour changer nos chaussures.
Nos jambes à l’air libre dans des ballerines. Nous étions mortes de rire. Pour rien. Pour tout.
Ivres un mardi soir. Jeunes. Jolies. Et sans aucun compte à rendre à personnes.
« J’ai envie de faire la fête copine ! »
« Et moi alors ?! »
« Tu ne connais personne qui fait une soirée là ? »
« On est mardi ! Tout le monde bosse ! On est les seules princesses à faire la fête ! »
« Non attends ! »
Je prends mon téléphone.
Quand je fais ça avec de l’alcool dans le sang, c’est mauvais signe.
Très mauvais signe.
Je compose le premier numéro qui me passe par la tête. Celui de quelqu’un qui me tourne autour depuis longtemps : Monsieur Pamplemousse.
Je rédigerais un article sur lui rapidement pour que vous connaissiez le personnage. Croyez-moi, il est haut en couleur et en sex-appeal.
Lorsque je bois, je fais des conneries, c’est comme ça.
Les éclats de rire de Mandarine m’encourageant, je demande à Pamplemousse où est-ce qu’il se trouve dans l’immédiat.
Il comprend très vite que j’ai bu un verre de trop et m’informe qu’il ne se trouve pas très loin de moi puisqu’il réconforte un ami à la station Charles Michels.
« Vous pouvez passer pour prendre un verre… »
Comme si nous n’en avions pas bu assez ?
Je lui dis qu’on mange un petit truc et qu’on les rejoint s’ils sont toujours sur place. Je raccroche. J’étais complètement grisée par la situation.
En avançant malgré nos légères difficultés, Mandarine et moi décidons de rentrer dans le petit bistro pour manger.
A 17.50€ le cheeseburger (plat le moins cher de la carte), ça avait intérêt à être bon !
La nourriture aidait l’alcool à s’estomper mais nos têtes tournaient encore dangereusement.
« On prend un taxi pour rentrer ou on va chez ton Pamplemousse ? »
« Tu te sens comment ? Prête à faire des bêtises ou raisonnable ? »
« Ouais… Rentrons chez nous… »
On marche quelques minutes et elle rentre dans son taxi.
Je me retrouve seule.
Je n’ai même pas froid.
Je n’ai pas envie que ma soirée se termine ainsi.
Je sais que Muscade m’attends chez lui mais je sais que je vais faire face à son calme alors que j’ai besoin d’action. Une fraction de seconde l’envie de ne pas rentrer chez moi m’envahit.
Je lève le bras pour arrêter un taxi. Il baisse sa vitre pour me demander où est-ce que je souhaite me rendre.
Silence dans mon esprit.
Et j’indique la rue de Mr Muscade.
Fin de soirée, on arrête les bêtises. L’alcool a bon dos.
Pourtant, en passant devant l’arc de Triomphe, je prends mon téléphone et compose le numéro de Pamplemousse. Je ne sais toujours pas pourquoi.
Il ne répond pas. Tant pis pour lui. Tant mieux pour moi.
Je paye le chauffeur peu loquace et monte difficilement les cinq étages. J’appelle Mr Muscade pour éviter de taper à la porte et réveiller sa sœur. Il m’ouvre et pose sur moi un regard vide : « Tu as bu. »
Je rentre dans la chambre et lâche un rire : « Sans blague ! »
Je me déshabille en le fixant. Il fait le tour du lit et se rallonge de son côté.
« Monsieur Muscade, j’ai envie de vous. »
« Ah… ? »
« Oui. J’ai envie que vous me fassiez l’amour comme si vous ne me respectiez plus du tout. » dis-je descendant le dernier bout de tissus qui me séparait totalement de la nudité.
Il me regarde sans dire un mot. Et finis par dire : « Ah carrément. »
Je me stoppe. La rage prends la place qu’un torrent de frustration vient de créer.
« Qu’est-ce qui se passe ? Je ne te fais plus d’effet ? Des hommes me supplieraient pour que je leur fasse mon petit numéro Muscade ! »
« Cerise… Tu as bu… »
Il se lève et avance vers moi. Je me plaque contre lui et murmure : « Et alors… ? Profites-en… »
Il m’embrasse, me soulève et me dépose sur le lit. Ma tête touche les draps.
Lorsqu’il glisse sur moi après avoir retiré son t-shirt, je lui chuchote :
« Attends… Attends deux minutes… »
Mes paupières devenaient de plus en plus lourdes. Mon cerveau ralentissait et tout geste devenait une épreuve.
« Attends… »
Je sombre.
- Ce que j’écoute en vous écrivant : Nancy Sinatra – These Boots Are Made for Walkin’
canisius
juin 9, 2013amazing je suis tombe sur le blog de manière inattendue et la je suis juste « Boggle » when i read the article it’s like i was there. Great!!!! and this part.
« Cette sensation que l’on a sous alcool. Un peu avant d’être ivre.Quand rien n’est plus grave et que la vie semble facile.Cette sensation-là, je l’adore. » c’est vraiment…juste pas de mots pour dire mieux.
Mlle Cerise
juin 17, 2013Ohh ! Je suis contente que tu viennes de découvrir mon blog. Surtout s’il te plait autant. C’est le genre de choses qui donne le sourire toute la journée. Merci encore ! A très bientôt j’espère !
Bisous, Cerise
Chloé - Le Dressing des événéments
mars 10, 2013Je suis par hasard tombée sur ton blog et très surprise, nous étions à la même soirée 🙂 Nous avons du nous croiser !
A bientot pour un autre article 😉
Mlle Cerise
mars 11, 2013Oh oui ! Complètement !
C’est drole ! =)
A bientôt j’espère !
Bisous,
Cerise
claire
mars 6, 2013oh, je te lis depuis des mois en sous-marin sans jamais laisser de commentaires. Et je me suis attachée au fil des articles à ton histoire avec M. Muscade. Tu me paraissais t’être posée. J’espère que tout s’arrangera et lire de nouveau vos belles aventures.
Mlle Cerise
mars 6, 2013Merci Claire pour ton premier commentaire ! Ca me fait vraiment plaisir !
Tout s’arrange ne t’inquiète pas. Je regarde parfois hors du bateau mais je suis bien à bord ! Ahah
Bisous,
Cerise
Kimie
mars 1, 2013Rhôô mince alors ! Tu avais convaincu Muscade et tu t’endors ?! Pas de bol pour le coup !
Mlle Cerise
mars 6, 2013Ahah ! C’est clair !
Vive le champagne !
Bisous,
Cerise
audrey
mars 1, 2013Comme d’habitude j’adore tes articles ! et ici j’adore la fin » je sombre » j’ai souri . Sinon je me reconnais dans ce sentiment qui arrive avant d’être ivre , on se sent prête à tout et à faire la fête ( et des conneries aussi ! ) mais c’est tellement bon . Bon après quand on revient sur terre c’est plus dur :p
gros bisous Cerise <3
Mlle Cerise
mars 6, 2013Ravie que mes articles te plaisent toujours autant Audrey !
Le retour à la réalité s’accompagne toujours d’un bon doliprane pour moi ahah!
Bisous,
Cerise
Tulipe
mars 1, 2013Hahaha non par » je sombre » tu entends je m’endors cerise ?
C’est marrant que tu rédiges cet article parce que je sors ce soir justement avec des amis ! se trémousser pour oublier.. Une recette vieille comme le monde !
Des bisous
Mlle Cerise
mars 6, 2013Oui je me suis endormie comme une pierre Tulipe ! Une vraie masse ahah !
Alors comment s’est déroulé ta soirée? Tu avais la tête qui tournait à la fin de la nuit? ahah !
Bisous,
Cerise