Les douleurs que l’on peut rencontrer dans sa vie, on en connaît des milliers. Certaines douleurs passent et on vit avec d’autres.
On s’accommode.
A ces douleurs, on leur créée des appartements dans notre esprit et on essaye de les contenir dans cette partie du cerveau.
Ce sont les mêmes qui ne se révèlent que lorsque la nuit est tombée.
Ces douleurs qui nous attendent comme un amant jaloux, seul dans la cuisine de notre solitude. Attablées. Prêtes à revenir toujours plus silencieuses et sinueuses chaque fois qu’on s’y attends le moins.
On ne peut pas juger les degrés de douleur. Parfois on peut les relativiser aux vues des douleurs que traverse certaines personnes.
Mais au final ces douleurs sont là.
Petites ou grandes.
Une de mes amies m’a récemment rappelé mes douleurs passées.
Beaucoup d’entres elles étaient d’ordre sentimentales.
Forcément.
Celles où la colère flirte avec la déception de soi-même. Celles où l’on souhaiterait être avec la personne qu’on aime et en même temps être très loin d’elle.
Je ne connaissais (ou n’acceptais) qu’une seule solution.
La pire.
Combattre le mal par le mal.
En général, cette solution survient quand le stade avancé de la douleur est atteint. En tout cas pour moi.
C’est toujours le même scénario.
Je suis dans mon lit (ou dans le canapé). En pyjama.
Je ne me suis pas lavée depuis la veille. Mes cheveux, quand ils ne sont pas emmêlés, sont emprisonnés dans un élastique.
J’erre de sites internet en sites internet. Tout me déprime. J’ai envie de dormir sans vraiment pouvoir.
Dans la cuisine, une pile de vaisselle fait le pied de grue dans l’évier.
J’ai cette envie de vomir ma douleur qui creuse son trou en moi.
Et mon téléphone sonne. La proposition est toujours la même.
Une soirée. Une boîte. Un club. Un anniversaire.
Un prétexte à l’alcool.
Je vais refuser. Jusqu’à ce que la douleur soit suffisamment forte pour me faire faire n’importe quoi.
Et je dis oui.
Je ne commence à me sentir anesthésiée qu’après 3 Daïquiri. Le corps emprisonné dans une robe courte et noire.
Du bruit et de la foule. Encore et encore. Dans le salon que mes amis (féminin ou masculin) ont réservé, je suis celle qui fait le plus de bruit.
Plus je souris, plus j’oublie.
Et souvent, il y a ce type. Identique et différent a la fois.
Celui qui voit la faille. Il me crie son nom et me demande le mien. Je sais qu’il s’en fiche et je joue le jeu.
Et je bois.
Parfois je rentre me coucher avec mes amies.
Parfois je rentre avec quelqu’un qui ne se souvient pas de mon prénom.
Et souvent, je rentre seule en taxi.
Combattre le mal par le mal.
C’était ma technique de prédilection avec Goyave.
Aujourd’hui, je vois ça comme un rêve plus qu’un souvenir.
C’était profondément absurde. La douleur reste la même. Souvent même elle est pire.
Mais ce laps ce temps qu’est l’ivresse mettait tellement ma douleur entre parenthèse que cela relevait plus du réflexe qu’autre chose.
Maintenant? Je gère mes douleurs autrement. J’intériorise complètement. Je demande de l’aide. Je me donne moins.
Et souvent, malheureusement, je vis avec. Comme tout le monde.
- Ce que j’écoute en vous écrivant : Novacane – Frank Ocean
Sixtine
mai 21, 2014Tu écris tellement bien! Je viens de découvrir ton blog par une amie et j’en suis complètement éprise. Si seulement le mien pouvait être aussi parfait!
Merci pour cet article, ça fait du ‘bien’ de savoir qu’on est pas seule à avoir ce type de réaction face à la douleur..
Encore bravo!
Mlle Cerise
mai 23, 2014Oh ton commentaire me touche beaucoup Sixtine ! <3 Merci et bienvenue sur mon blog... Malheureusement, je ne parle plus de ma vie aujourdh'ui... Mais j'aime ce qu'à été mon blog et il fait entièrement parti de moi ! Je suis ravie d'avoir pu te toucher de la sorte ! Bisous, Cerise
Mary Faou
mai 7, 2013oups désolée j’me suis trompée pour le champ « titre commentaire », l’habitude des champs sur d’autres blogs…
Mary Faou
mai 7, 2013Tu écris vraiment très bien, et il est aisé de se reconnaître dans ce que tu écris ; encore une fois ça a dû être douloureux de tout déballer ainsi, mais c’est peut-être nécessaire…
Mlle Cerise
mai 11, 2013Merci beaucoup pour ton compliment ! Oui c’est pas toujours facile mais mon blog est l’une des choses qui me permet de passer les choses derrière moi ou simplement de les accepter !
Bisous, Cerise
Illyria
avril 13, 2013Article joliment écrit, c’est bien décrit…
Mlle Cerise
avril 18, 2013Merci beaucoup Illyria !
Bisous,
Cerise
audrey
avril 13, 2013Je fais ma pause pendant mes révisions et qu’est ce que je vois : un nouvel article de ma cerise j’y vais de suite 😀 .
j’ai adoré cet article , enfin comme d’habitude ! c’est ta façon d’écrire qui me fait ça .. bon et ce que tu dis aussi quand même hein 🙂 .
Je n’ai jamais eu ce que tu décris noyer ma douleur dans l’alcool . en général je ne pense pas à mes problème s et c’et peut être pas une bonne solution non plus parce que le jour où tout va me revenir en pleine figure ça va faire mal ! :p
bisous cerise <3 et bon shopping 😉
Mlle Cerise
avril 18, 2013Audrey,
En effet, s’amuser quand ça ne va pas du tout, c’est souvent ce que je faisais pour éviter de sombrer ! Mais si tu parviens à te forcer à ne pas y penser c’est encore mieux ! Tu es « une grande » > Tu vis avec ! =)
Bisous,
Cerise