Du rose pour ma fille ?

Depuis le 15 janvier à midi, je suis Maman.

C’est une réalité à laquelle je dois m’habituer parce qu’elle me définira pour le reste de ma vie désormais.

Elle est arrivée dans ma vie presque 3 mois plus tôt que prévu et même si, pour elle et pour moi, ce fut un début de mois de Janvier mouvementé, on se soutient l’une et l’autre.

Et aussi bizarre que ça puisse paraître, Baby Cerise m’apporte autant que j’espère lui apporter.            

Dès que nous avons su que j’étais enceinte d’une fille, son père et moi avons décidé de mettre en application nos convictions féministes.

Je le suis beaucoup plus que lui, mais il y a beaucoup de points sur lesquels il est d’accord avec moi.

Notamment sur le fait que nous ne « genrerions » pas notre fille dans son habillement, son environnement et assez globalement dans tout ce qui la concerne.

Qu’est ce que le genrisme ?

Le genrisme est un système de croyances sociales et culturelles telles que le genre serait binaire, (en gros soit une fille soit un garçon) et surtout que celui-ci est strictement déterminé par la biologie de l’individu. Ces aspects peuvent inclure l’aspect physique, le comportement, l’orientation sexuelle, les noms ou toute autre qualité attribuée à la représentation du genre assigné à la naissance.

Pour faire simple, si tu nais fille biologiquement parlant, tu dois te considérer comme une fille, tu dois t’habiller, te comporter, agir et aimer comme ce que l’on attends d’une fille.

Et ça, je dis non.

Car cela entrave la liberté propre à chacun.

Je reste persuadée qu’une fille peut aimer le bleu, les voitures, vouloir être mécanicienne et être très féminine !

Je pense être très « fille » dans ma manière d’être et pourtant, je n’ai pas été une enfant attirée par les poupées. J’étais une fan inconditionnelle de LEGO et de petites voitures sur circuit.

Je porte énormément de robes et c’était encore pire étant petite mais je revois encore sur de nombreuses photos que mes parents me mettaient des combis en jean etc…

Et c’est ce que Mr Cerise et moi voulons reproduire avec notre fille.

Seulement, je vois que parfois cet automatisme du rose pour les filles est très ancré.

A la maternité, l’infirmière est venue me voir ce matin, largement contrariée parce qu’elle ne trouvait plus de drap rose à installer dans la couveuse de Baby Cerise. Elle me dit, l’air gêné qu’elle devra mettre un drap bleu.

Si on met de côté le fait que Baby Cerise s’en contre fout certainement plus que moi ce dans quoi on allait la coucher, j’étais surprise de voir que la rupture de stock de draps roses était un vrai problème pour cette infirmière.

Pourquoi ?

Et je pense que nous n’avons pas fini d’étonner notre entourage avec les choix que nous poserons vis à vis de notre enfant.

Cela a commencé au niveau de la décoration de la nursery qui n’est pas rose mais dans un camaïeu de beige, blanc et marron. Et rien que cela peut surprendre autour de nous. Pourquoi la chambre n’est pas un divin mélange de rose et de blanc comme une « chambre de fille digne de ce nom »?

Et c’est très visible au niveau des choix des vêtements que nous faisons : le rose est largement minoritaire.

Elle porte toutes les couleurs : différents tons de bleus, de jaunes, de verts…

Je voudrais que ma fille se sente libre d’aimer la couleur qu’elle veut sans se sentir définie par un diktat de la société vis à vis de son sexe. Mais cela ne veut pas dire que je blâme les mamans qui habillent leur fille en rose. C’est leur liberté et tout comme je prône la mienne vis à vis de mon enfant, je n’ai absolument pas à juger les choix des autres.

Elle pourra jouer aux voitures autant qu’à la poupée, elle pourra aimer le bleu autant que le rose, elle pourra choisir d’être mécanicienne autant que sage-femme.

Je veux faire mon maximum pour que son genre ne soit jamais un obstacle pour elle ou qu’elle se sente obligé de faire telle ou telle chose parce que c’est ce qu’on attends d’elle en tant que fille/femme.

Pour l’instant, ça passe par de la layette bleu et une chambre mixte; et plus tard, elle décidera elle même ce qui l’attire et lui plait vraiment.