Les vacances au bureau

Je fais partie des moins bien loties qui n’ont pas de vacances durant les deux mythiques mois d’été. Je m’en irais en septembre si le Saint Patron des Banquiers veille sur moi et sur mon compte courant.

Mais en attendant, je dois gagner ma jolie vie à l’ombre de mes deux écrans iMac.

L’agence est déserte.

Les six assistantes qui traversent parfois les couloirs sont des juilletistes toutes bronzées qui ne parlent que de leurs superbes vacances à l’Ile de la Réunion ou aux Açores.

Le rythme a tellement ralenti que je mets la musique dans mon bureau. J’avoue céder à quelques chorégraphies solitaires dans l’open-space où il n’y a plus que moi. Les playlists de Deezer sont mes amies ainsi que tous les sites de blogs féminins ou d’actualités en tout genre.

Mais Cerise, tu n’es pas censé travailler ? Oh ça pourrait être le cas, si tous les prestataires que je gère n’avaient pas tous décidé de partir en vacances les deux premières semaines d’Aout.

J’aime ma vie de Chef de Projet.

Je n’ai pas encore poussé le « rien-foutre » au stade du changement de manucure au bureau ou de lecture des magazines beauté… Mais je sens que la semaine prochaine me lance un défi.

La température est devenue supportable en ce moment mais la semaine dernière, je mutais régulièrement en Beyonce. L’énorme ventilateur braqué sur moi, je faisais danser mes cheveux, la musique à fond, dans l’air brassé. L’amusement ne dure en général que quelques minutes et laisse de nouveau place à un ennui affligeant doublé d’une chaleur accablante.

La totalité de mes copines sont en vacances et malheureusement, mon copain aussi.

Le « gentleman » n’allait pas respirer l’air de la capitale indéfiniment alors que sa mission professionnelle vient de se terminer. Après une semaine de soutient sans faille, il est parti se dorer la pilule sur la Côte Ouest d’où il m’envoie de jolies photos agrémentées d’émoticônes souriants. Adorable.

Je n’évoquerai pas ici les photos de pieds dans le sable ou en bord de piscine publiés par tous mes contacts Instagram ou encore les messages enjoués de ma sœur en voyage en Grèce avec son chéri.

Je n’évoquerai pas non plus les reportages bidons de fin de journal d’informations portant sur la pénurie d’esquimaux à la fraise en bord de mer ou la nécessité de mettre de l’indice SPF 50+ chez les enfants en bas âge.

Je m’en fiche.
Je m’en fiche parce que moi je profite de Paris vide.

« Les gens s’étonnent toujours que vous ne quittiez pas Paris l’été, sans comprendre que c’est précisément parce qu’ils le quittent que vous y restez. » de Henry de Montherlant.

Il avait tout compris le bonhomme.

Les petits plaisirs simples du Paris vide :

• Je ne fais plus la queue chez Monoprix à midi
• Je fais du shopping détendu aux Halles de Châtelets (Oui, oui..)
• Et je trouve même un siège vide à Saint Lazare sur la ligne 13 à 17h ! (Non… Non ça c’est faux.)

On se console comme on peut.

Je passe peut-être ma journée à m’ennuyer au bureau aujourd’hui mais je sais qu’en septembre quand tout le monde râlera pour la Rentrée, moi, je tirerai ma valise à l’aéroport, le sourire aux lèvres et les lunettes de soleil sur le nez.

Je vous laisse, j’ai à faire.
Non, je rigole.

 

J’espère que vos vacances se passent bien vous qui êtes en vacances et que ceux et celles qui se coltinent le bureau comme moi, ne dépriment pas trop. En parlant d’Aéroport… Je suis la nouvelle Chargée de Communication Digitale d’Aéroport de Paris.
Ô joie et bonheur !