Je ne vous avais pas parlé de mon voyage en côte d’ivoire cet été avec mon chéri.
Il a pourtant été très important pour moi car beaucoup de choses ont changé pour moi après cela (mais nous en parlerons un autre jour).
Mon chéri, ce grand passionné de l’Afrique, idéaliste panafricain, me fait me sentir plus noire chaque jour de plus passé à ses côtés (et pourtant, nous ne vivons même pas ensemble !). Mais sa passion pour la culture, la politique, l’architecture et les paysages africains me donnent toujours plus envie de redécouvrir mon continent avec un regard neuf, avec son regard à lui.
Il est ivorien, fier de l’être et depuis que nous sommes ensemble, il n’a de cesse de me parler de son pays, de son histoire. Après des heures de conversation, je rêvais de retourner en Côte d’Ivoire (où je n’avais pas mis les pieds depuis mes 8 ans) pour la voir comme il la voit.
Et donc le 7 juillet dernier, ce fut enfin possible.
J’ai pris l’avion et ai atterris dans le bel aéroport Houphouët Boigny. Il était 4h du matin, j’étais épuisée comme bien souvent après un voyage en avion (qui a dit que j’avais peur ?) et ce fut un vrai soulagement que de sauter dans ses bras en passant les portiques.
Je savais que des curieux nous regardaient mais j’ai l’habitude des regards sur mon couple à l’aéroport. L’aéroport est un endroit si commun pour nos retrouvailles…
Et j’ai passé 15 jours superbes. Il a tout fait pour me faire tomber amoureuse de son pays mais ça ne faisait que me faire un peu plus tomber amoureuse de lui.
Je ne vais pas tout vous raconter de nouveau car j’ai filmé un vlog pour garder des images de mon séjour.
Mais je souhaitais vous parler de cette sensation d’être entouré de noirs pendant 15 jours. En Occident, où je vis, les noirs sont une minorité, même à Paris. Nous sommes nombreux, mais nous sommes une minorité.
Je travaille dans une entreprise où je suis la seule noire de tout l’étage. Ce n’est pas un problème mais c’est tout de même quelque chose que je dois gérer au quotidien, même si je suis née en France, à Paris.
Lorsque j’aborde le sujet à table avec mes collègues, toutes caucasiennes du coup, elles sont choquées :
« Tu le sens ? Mais pourtant, on ne te le fait jamais sentir ! Pour moi, tu es comme nous, je ne fais pas de différence. »
Non effectivement, elles ne me le font jamais ressentir, mais je le sens. Evidemment. Elles ne comprennent pas, jusqu’à ce que je leur réponde :
« Si tu étais la seule blanche de la pièce, même si personne ne te le fais sentir, tu t’en rendrais compte non ? Tu le ressentirais non ? »
Et là, elles comprennent. Elles le ressentent même de plein fouet. Sans se dire que c’est ce que je vis depuis que je suis née. Je n’en souffre absolument pas, je le vis, c’est tout.
Et lors de mon voyage en Côte d’Ivoire, j’ai eu cette sensation apaisante d’être entourée de noirs : dans les bars branchés, dans les restaurants chics, dans les stations-services, au marché, dans chaque voiture et à chaque carrefour…
Au début, c’est grisant et je regardais autour de moi constamment. Et ensuite, c’est redevenu normal. J’étais une parmi d’autres, parmi tout le monde.
Je ressentais ça chaque été au Bénin mais sans forcément y prêté attention car mes derniers voyages n’étaient pas des voyages joyeux puisque j’y ai enterré mon grand-père.
Mais je pense que ce voyage en Côte d’Ivoire m’a apporté cela, ça m’a boosté sur ce point, je suis une femme noire africaine (béninoise mais pourquoi devrais-je le préciser) qui vient d’un continent magnifique et n’a pas à rougir en vivant sur un autre.
J’aime la joie de vivre, les gens bien habillés en boite de nuit, les rires sur la plage, les bananes frites (allokos) et le poisson grillé tard le soir, les palabres des femmes au marché, les tentatives de négociations des prix devant les étals, les paysages dès que l’on sort de la capitale, les expressions de langage…
Tout ce qui fait que ce pays est ce qu’il est, tout ce qui fait que nous pouvons être fière d’où nous venons.
Et si certains se font la réflexion : Je suis une femme française aussi sans que l’un ne remette en question l’autre.
C’est là qu’est la magie !
Tant mieux n’est-ce pas ?
Miamor
décembre 30, 2019Bonsoir Cerise,
Ton site est tout simplement magnifique. Je m’en voudrais de ne pas le souligner.
Pourrais-tu me prodiguer des conseils ou alors formes-tu à faire des sites web?
Continues!
Bisous.
Une lectrice.
Nadège
octobre 28, 2018Bonsoir Cerise, très bel article qui fait écho à mon expérience de vie ici en France et en Afrique, bises !
Rose
mai 29, 2017Superbe article ! J’aimerais un jour visiter l’Afrique et aller au Bénin
J’ai une émission qui pourrait t’intéressée. Ça porte sur les femmes noires qui voyagent seules. C’est un podcast, une émission de radio sur le web ! https://soundcloud.com/lheuredupunch/episode4
Melody
novembre 27, 2016Mercis pour cette article, tu as tout dits, je comprends tres bien, je suis noire et je vis en Chine deja ca fait 9 ans, jaime bien la vie icis, la culture etc, mais ce evident que je suis une minorite et que ca fait du bien davoir une representation,ce dailleur pourquois je decide douvrir mon blog de voyage,pour avoir la diversite dans le monde des blog, nos experiences seront pas la meme si nous sommes de pays,cultures et peux differente alors ce important davoir une representation de tout le monde dans differentes industries
Tulipe
novembre 24, 2016Cela fait très très longtemps que je n’ai pas laissé un commentaire sur ton blog miss mais je n’ai cesse de te suivre … 5 ans déjà et c’est toujours aussi bien. Merci pour ce beau billet. Je suis Camerounaise et je ressens e exactement le même sentiment quand je rentre tous les ans. Bien plus que L’appartenance. .. l’ancrage. Je suis contente que ce voyage t’ait marquée. Prends soin de toi
Marguerite
novembre 22, 2016Je suis blanche et ai beaucoup voyagé (Afrique de l’Ouest, Inde, Iran, Asie du Sud Est… ) ce qui m’a toujours ramenée à la question de ma blanchité, c’est en effet une sensation étrange quand tu es la seule blanche dans un train, une pièce, un bar. Ca te permet de comprendre ce que c’est d’être « une minorité » (idem aussi quand tu es la seule femme au boulot d’ailleurs 😉 et de casser un peu la pseudo surpuissance occidentale.
Des fois aussi des regards qui me dévisagent comme si j’étais un animal de foire, un porte monnaie sur pattes ou une attraction touristique. Tu le blanc, l’occidental, le riche, le stupide, celui qui est méprisant, celui qu’on peut arnaquer… Des préjugés, des a priori, un racisme même qui s’envolent quand on prend le temps de discuter et de s’ouvrir aux autres.
Voyager permet cela: découvrir de nouvelles cultures, apporter un peu d’exotisme aux gens sur place et surtout apprendre à se mettre à la place des autres. Très bel article Cerise !
Victoria WestIndies
novembre 15, 2016Merci Cerise d’avoir mis les mots sur cette sensation que j’ai les premiers jours de retour aux Antilles: passer de minorité à majorité. Il faut un petit temps d’adaptation… Merci de partager tes voyages
amina
octobre 18, 2016cerise moi je donnerai tout pour que soit ma seur.j et aime trop
Amélia
octobre 16, 2016Je l’ai vécu, je le vis et je comprend tout à fait. Merci d’y avoir posé tes mots 😍😪👏🏿
Emma
octobre 15, 2016Emue !!! Ton grand père a une belle relève 😉 Il peut reposer en paix. Fière de toi ma béninoise choco👌🏾 La Femme complète 😘
Tiboux
octobre 15, 2016Hello ! ^^
Quel plaisir de retrouver ta magnifique plume… D’ailleurs, je me retrouve beaucoup dans tes mots… A contrario, c’est que je ne suis pas africaine mais réunionnaise. En tout cas, ton billet me parle beaucoup.
Bises. :*
Marielle
octobre 15, 2016Toujours aussi heureuse de te lire et encore plus quand tu nous parles de notre si belle afrique.J’en suis une fine amoureuse et le resterai!!!!
Merci de m’avoir fait ressentir à travers ces lignes toute l’émotion que j’ai chaque fois que je vois ces paysages!! Hâte d’y retourner très vite. xxx 😘
Antiffoue
octobre 15, 2016Merci pour ce beau billet sur ma belle Côte d’Ivoire où je ne suis pas retournée depuis 5 ans que je vis en France.
J’avais suivi ton vlog avec beaucoup d’émotions.
Merci « belle soeur » lol